4 octobre 2007
Lettre de nouvelles du 03 octobre 2007
Chers amis,
Voilà un long moment que je n’avais pas envoyé de nouvelles, ces quelques mois
ont été l’occasion de faire le point, et de chercher à nouveau la face de Dieu
et sa direction pour la prochaine.
Je pensais faire un break, au niveau de la mission, rebasculer dans le séculier,
aller aux Etats-Unis, mais finalement, ce n’était pas le plan de Dieu,
et le Seigneur m’a finalement dit que ce n’était pas le temps de faire un break
dans la mission, mais le temps d’aller jusqu’au bout de ce que j’avais commencé.
Pour reprendre, là où je m’étais arrêtée, j’ai quitté le Cambodge en mai 2006,
après une année de travail d’évangélisation auprès des enfants des rues,
dans le plus grand bidonville de la capitale.
Tout au long de cette année, au milieu de la multitude de besoins
(femmes, enfants des rues, orphelins, etc.…)
j’ai vraiment prié Dieu pour qu’Il me montre une catégorie d’enfants bien spécifiques
qui n’étaient pas encore atteints.
Et au fil de l’année, Il m’a montré une cible bien particulière et pourtant bien
nombreuse, les enfants trafiqués dans la prostitution ou dans les grandes villes
de Thaïlande pour en faire des vendeurs de rue.
Tout d’abord, Il m’a montré cette ville, dans le nord du pays, Poipet,
à la frontière avec la Thaïlande.
C’est le premier endroit que le Seigneur a déposé sur mon coeur.
Là-bas, des milliers d’enfants traversent la frontière tous les jours.
Certains le font de leur propre chef, pour aller mendier de l’autre côté,
d’autres ont été vendus par leurs familles, trop pauvres pour s’occuper d’eux,
enfin, beaucoup ne reviennent jamais au Cambodge, car entre temps, ils finissent
dans les rues de Bangkok à mendier ou vendre des objets, et au pire, enfermés
dans une maison close, à Pattaya ou ailleurs.
En général, ces enfants n’atteignent jamais la majorité, parce qu’ils contractent
le SIDA à cause des violences, des mauvais traitements et des abus infligés
à leurs pauvres petits corps et à leur âme, ils meurent bien avant.
Certains des enfants qui se retrouvent en Thaïlande pour mendier ou vendre
des objets reviennent au Cambodge, quand la police thaïe les attrape,
les met en prison (avec les adultes…) puis les ramène à la frontière.
Par centaines, ils sont rapatriés, chaque semaine, dans des grands camions,
mais ils courent à nouveau le risque d’être vendus par leurs familles.
Certains ont été trafiqués jusqu’à trois ou quatre fois.
80% du trafic humain, femmes et enfants, du Cambodge vers la Thaïlande
passe par cette ville à la frontière.
A Bangkok, j’ai rencontré ces petits Cambodgiens qui mendient et vendent
des objets dans les rues du quartier chaud, mais c’est à Pattaya que j’ai vu
les choses les plus horribles en spectacle, en plein jour.
Des hommes ayant une bonne cinquantaine voire plus, tenant une petite fille
de 8 ans bien fermement accrochée dans leur main, qui n’a aucune possibilité
de s’échapper, ou avec une floppée de petits garçons, sur la plage.
Ou encore un touriste russe d’une trentaine d’années, caressant une adolescente
de 13-14 ans avec sa « mama», je crois, essayant de négocier un bon prix.
De nuit, on peut aussi voir des petites filles de 8 à 10 ans, assises à des comptoirs
de bars, c'est à se demander ce que fillettes de cette âge sont censées faire là !
Je ne parle pas des plus petites filles encore, de 3 à 8 ans, accostant les passants,
avec leur « mama » derrière, toutes habillées de la même manière, pour être bien
identifiables.
Quand je suis allée à Pattaya, j’ai vraiment ressenti de la paix dans mon cœur et
un amour profond pour cet endroit, qui ne venait pas de moi et ce,
malgré l’effroi que soulève certaines situations.
A mon grand dam, je me suis rendue compte que les petits garçons ne sont pas
à l’abri de la prostitution, au contraire.
Il y a un énorme quartier homosexuel à Pattaya.
C’est pour ces enfants et ces jeunes adolescents que je suis décidée à
me consacrer.
Le besoin est immense et la perversion humaine atteindre des sommets effrayants.
Mais je sais que Dieu a un plan et un amour plus immenses encore pour cette ville,
car Jésus est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus, et pour détruire les
œuvres de l’ennemi.
J’envisage vraiment un temps au Cambodge avant cela, pour améliorer mon
cambodgien afin de mieux les atteindre, et peaufiner mes connexions, avant de
commencer un travail à Pattaya.
Là-bas, je pense travailler, auprès de jeunes adolescents se prostituant autour
des vats, les temples bouddhistes.
Puis, j’espère qu’à travers cela, j’en apprendrai plus sur le milieu, et atteindrai
les enfants.
J’ai aussi dans l’idée de visiter les prisonniers cambodgiens, en centre de détention,
qui se sont faits attraper par la police thaïe, femmes, enfants, adultes,
qui sont retenus dans des conditions déplorables.
Ils n’ont aucun soin ou aucune nourriture, la prison ne les nourrit pas.
J’aiderais une amie qui fait déjà ce travail-là auprès des prisonniers, immigrants
illégaux, de toute nationalité, il y a très souvent des Cambodgiens.
J’espère partir très prochainement, quand tout sera bouclé.
Au Cambodge, je compte retrouver pour un temps, mes amis missionnaires
et à Pattaya,d’autres missionnaires et les responsables d’une église internationale
que j’ai rencontrée, il y a un an et demi et qui m’ont offert de me couvrir
et de m’aider tout de suite, car ils croient vraiment dans cette vision.
En France, je me suis rattachée à l’Eglise Cambodgienne de Lyon qui me soutient.
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout, que le Seigneur vous bénisse,
Unis pour l'avancement de Son Royaume,
Bénédictions, Bao.
Publicité
Publicité
Commentaires
M
S
S
B
B