Chers amis,

       la semaine dernière, j'ai quitté Phnom Penh pour de bon, pris toutes mes affaires avec moi pour m'installer à Poipet. Les deux dernières semaines dans la capitale ont été remplies d'au revoir, de bonnes surprises, d'amis qui m'ont prouvé leur amitié, d'encouragements du Seigneur, mais aussi pleines de doutes et de combats. Mais j'ai été vraiment encouragées par le Seigneur aussi. Comme j'expliquais, lorsque je suis arrivée les premiers au Cambodge, par deux fois dans une journée, j'ai vu mon nom, Bao, dans la salle de bain de l'amie qui me logeait, ça m'a vraiment touchée, sur les lunettes d'un motodop, puis dans la dernière maison d'amis que j'ai gardés, il y avait à nouveau mon nom dans la salle de bain. Dieu connaît mon nom, celui-ci est gravé dans la paume de Ses mains. Parfois, je me dis que c'est tellement vrai, mon nom a été gravé dans profondément dans Ses poignets aussi, le jour où Jésus a donné Sa vie à la croix pour moi, c'est entre autre à moi qu'Il a pensé et c'est parce qu'Il est mort sur la croix que je peux être pardonnée et avoir une nouvelle vie. Parfois la vie que j'ai choisie est difficile, il y a des choix qui sont coûteux et il y a des sacrifices le long du chemin, honnêtement, il y a des défis, des renoncements à faire, ça coûte un peu, même beaucoup parfois... mais le sacrifice et le jeu en vaut vraiment la chandelle et de toutes manières, toutes les fois où je pense à la croix et à la manière dont Il m'a sauvée, je me dis que rien n'est trop dur comparé à ce que Lui a fait, ça me redonne du courage. Je n'ai pas encore souffert à ce point-là, un jour peut-être. C'est une grâce et un honneur de souffrir pour le Royaume de Dieu, un privilège. La Bible dit qu'il vaut mieux souffrir pour la justice que souffrir pour les fautes que l'on a commises. C'est vrai. Un jour, quand nous arriverons au ciel devant Dieu, toute notre vie va défiler devant nous et être jugée, les choix que nous avons faits, les décisions prises, les chemins empruntés, tout va être jugé devant Dieu, toutes nos actions. Etrangement, cela me donne de l'espérance, car je sais qu'aucun sacrifice que fait en Son nom et pour Son Royaume ne sera ou n'est vain. Il est un juste. Je ne fais pas cela pour la couronne ou la récompense, je le fais par amour pour Lui. Mais j'ai encore besoin de foi pour marcher dans Ses voies et faire tout ce qu'Il me commande de faire, particulièrement pour Poipet. Je me dépassée par Son oeuvre, et en même temps, ce ne sera pas par mes propres forces que je ferai quoi que ce soit, c'est par Sa grâce, et la puissance de Son Esprit, alors quelque part, ça me permet d'être plus relax et de me rappeler que Celui qui appelle est aussi Celui qui rend capable, dans ce cas-là, c'est plus facile à appréhender.

Chers amis,

        nous sommes le 29 juillet, et je vois que ma derniere lettre date du 15 mai... Cela fait un petit moment. C'est toujours la saison des pluies a Phnom Penh et dans tout le Cambodge, ce jusqu'au moins en novembre, mais c'est sympa quand meme, la saison des pluies. Lorsqu'il pleut a verse, la vie s'arrete un peu pour un petit moment, parfois quelques heures. Je trouve que c'est bien, car rien dans notre monde occidental ne nous force  jamais a nous arreter, faire le point pendant quelques instants, reflechir a autre chose, tellement on est occupes, alors je trouve que c'est bien, de se rappeler que nous n'avons pas la maitrise de tous les elements, meme si quand Dieu a donne la terre a Adam et Eve, leur a dit de dominer sur la creation et d'etre feconds, que nous sommes petits face aux elements et simplement voyageurs sur cette terre. Ca rend plus humbles, et ca fait du bien.

Ces dernieres semaines au slum ont ete bien, chargees. Une equipe de production d'Australie est venue pour filmer le travail du brigde, Tim, le directeur a passe la main et est parti pour precher au Bresil, puis en France et je me prepare doucement, mais surement a m'installer a poipet. Je fais donc mes dernieres animations avec les enfants, je ne leur pas ai pas encore dit que je partais pour de bon. J'ai quand meme la sensation que c'est le bon moment pour partir, meme s'ils vont beaucoup me manquer, j'ai la sensation d'avoir fait ce que je devais faire. Tous les enfants ont fait une demarche pour accepter Jesus dans leur coeur. Je continue de leur enseigner des histoires de la Bible et les basiques de la foi, comme la priere, la repentance, le salut et ce que cela sigifie d'etre un enfant de Dieu. Tout est a faire maintenant et je crois que c'est bien que je passe le relais au staff, car ils vont rester dans le long terme et je sais qu'ils feront et font deja de tres bons enseignants. Jamais facile les transitions, cette semaine va etre la derniere semaine au bridge, avec les enfants, je ne sais pas encore comment je vais leur dire au revoir, tout simplement, j'imagine, mais j'avoue que pendant quelques jours, je sais que ca va me faire tres drole, la semaine derniere, j'ai deja commence a me retirer doucement, pour que mon depart ne soit pas trop brutal et ca me faisait vraiment tout drole, il va falloir que je m'y fasse et c'est fou comme on s'attache vite meme en quelques mois, qu'est-ce que cela aurait ete apres des annees, j'ose meme pas imaginer. Mais je sais qu'aller vers d'autres horizons est vraiment juste et il y a de tres grands besoins a Poipet et c'est juste de partager un peu avec la province, 80 pour cent des missionnaires se trouvent dans la capitale, il est temps que cela change surtout quand 80 pour cents des gens se trouvent en province. Ce n'est pas une chose facile pour sur.

J'ai dit au revoir a beaucoup de mes amis, ces dernieres semaines, mes principaux amis en fait, mais bon, la encore, je sens que c'est juste et que cela vient de Dieu, alors j'essaie de l'accueillir avec le plus de serenite possible. Chacun suit son chemin et c'est bien comme ca, car je sais qu'ils sont au bon endroit et seront une benediction dans ces endroits. Dieu est bon.

Je fais court pour garder des choses a dire pour les prochaines fois...

Chers amis,

     voila un petit moment que je n'avais pas donne de nouvelles, beaucoup de choses se sont passees depuis mon retour de Pattaya, j'ai demenage, je ne vais pas prendre la direction du night shelter et il se peut que je demenage a poipet. En fait, je vais faire un voyage de reperage mardi a poipet, des personnes avec qui je suis entree en contact m'attendent la-bas, j'ai un peu des apprehensions, mais j'ai toujours un amour profond pour cet endroit, c'est vraiment l'aventure parce que Poipet, c'est un peu le far ouest cambodgien, je sais la jonction de ces deux mots parait bizarre, mais c'est quand meme bien a cela que ca ressemble. J'y vais totalement par la foi parce que je ne sais pas encore exactement qui je vais rencontrer et ce que je vais y faire plus tard, mais je sens que je dois faire quelque chose la-bas et que j'ai des choses a apprendre de la-bas... je suis bien sur un peu triste de quitter Phnom Penh et  mes amis, mais en fait, mes amis les plus proches ici s'en vont d'ici quelques semaines... snif, mais c'est juste la fin d'un chapitre et d'une periode ici, je suis en meme temps tres excitee a l'idee d'aller la-bas, d'autant que j'ai rencontre des gens supers avec qui j'espere etre amie, mais je sais que Dieu pourvoit a toutes choses, Il est bon, fidele et plein d'amour pour moi, ainsi que pour tous les etres humains. Parfois, ici, je sens a quel point Dieu m'aime et me benit et ca me fait chaud au coeur, je ne me sens pas seule, je le sens avec moi qui prend soin de moi, c'est bon et ca me permet d'avancer. Dieu est bon pour moi, c'est vraiment Son caractere de vouloir prendre soin  de la creation, a tel point qu'Il a envoye Son propre Fils mourir sur une croix et rien que pour ca, cela vaut tous les sacrifices du monde entier, a cause de ca, on peut tout, car Il a fait le premier le pas, merci Seigneur pour la croix et pour le fruit que ca a porte, merci car tout ce qu'on a, on Te le doit.

Chers amis,

      voilà un très long moment que je n'avais pas écrit quelque lignes sur mon blog. J'étais bien malade, mais ça va bien mieux, merci pour les prières et merci Seigneur de prendre si bien soin de moi. Je suis rentrée de mon voyage à Pattaya, c'était "crazy" là-bas, pour moi, les choses se sont bien passées, mais toute la ville ou quasiment toute la ville tourne autour de la prostitution et de l'argent. La première nuit, on a dormi dans une guest house, c'est la plus glauque guest house dans laquelle j'ai dormi de toute ma vie, je crois qu'il y a pire, même si je suis pas une fan de ce genre d'expériences, les endroits glauques, c'est pas trop mon truc à la base, je supporte pas. Mais la fille avec qui j'étais avait un gros sac à dos, alors difficile de faire le tour de toutes, mais dès qu'on a posé les sacs, on est allées chercher une autre guest house pour le moment et on en a trouvé une correcte, avec des filles et des clients en dessous, certes, mais au moins propre, et pas avec les positions du kama sutra sur les verres, rien que ça, ça m'insupportait, mais la proprio était sympa. J'avais dormi dans la même rue il y a deux ans, et c'était à peu près calme et je me sentais en sécurité, bien que la nuit, la plage qui borde ce coin de la ville est réputée dangereuse, entre minuit et quatre heures du matin. J'avoue que j'ai eu une grosse tentation d'aller voir ce qui se tramait tard dans la nuit, mais ça manquait un peu de sagesse et j'avais la paix dans mon coeur de le faire.

Décrire Pattaya reviendrait à dépeindre inlassablement des dizaines de bars, c'est un peu le même topo à quelques nuances près, de filles assises devant pour attirer le client, habillées de manière très sexy, des hommes aussi assis à côté ou dans les bras de l'une, visuellement, c'est assez soft, je veux dire, je peux marcher les yeux ouverts sans avoir peur de voir des scènes incongrues, car tout est caché et à l'intérieur, mais l'horreur est la même. Il y a un énormément de gays, c'est pourquoi beaucoup d'hommes se prostituent aussi, et dans les rues cachées, il y a aussi des enfants et particulièrement des petits garçons. J'ai entendu des histoires qui me font frissonner dans le dos et je suis convaincue que ce n'est qu'une minuscule partie de l'iceberg. Mais il y a aussi des gens de grande qualité à Pattaya, j'en étais profondément touchée et impressionnée. En fait, je ne sais pas pourquoi, j'ai senti la présence de Dieu comme je la sens rarement au Cambodge, j'ai beaucoup reçu pendant ce temps. Ou je ne sais pas si c'est parce que j'étais dans une position de grande dépendance et vulnérabilité envers Dieu que plus que jamais Il m'a touchée. Il faut juste dire que la Thailande n'est pas passée par un génocide comme cela a été le cas au Cambodge, il n'y a pas cet esprit de dépression partout dans l'air qu'on peut sentir au Cambodge, c'est peut-être pour ça que par certains côtés, bien que Pattaya soit une ville difficile spirituellement, j'y ai vraiment senti très fort la présence de Dieu.
J'ai rencontré des personnes  clefs là-bas, vraiment les bonnes personnes, qui connaissent bien certaines questions surlesquelles je voudrais travailler, j'ai bien vu des enfants sur la plage qui pourraient être cambodgiens, mais il y a les maquereaux juste à côté, ils sont donc inapprochables juste comme ça pour parler et apprendre à les connaître et ils ont pas l'air d'être des enfants de coeur, les gars à côté qui les surveillent, donc il faut oublier l'approche directe et on m'avait dit de faire très attention à la manière dont je les approcherais... je suis restée dans mon coin et ai continué de faire comme si j'étais une touriste. Il y a un énorme problème de pédophilie à Pattaya, au Cambodge aussi...Ça a tellement bien marché de faire la touriste, qu'on m'a même proposé la "compagnie" d'hommes pour dire les choses poliment dans un restaurant, ce qui veut dire, un homme qui m'accompagnerait jusqu'à ma chambre d'hôtel, j'ai refusé gentiment mais fermement, avec un grand sourire, les gens qui m'avaient fait la proposition ne savaient plus où se mettre après. Ils s'attendaient pas à cela. C'est vrai que c'est pas écrit missionnaire sur mon front. Moins drôle, au bout de quelques jours, la responsable de la guest house voulait me proposer un job, car je lui ai dit que j'étais là pour le travail, je lui ai pas tout dit bien sûr, mais je crois que son boulot, ça consistait aussi à "accompagner" les clients, mais le lendemain, je partais, ouf, c'était le bon moment, donc elle a pas insisté, moi, j'ai bien rigolé dans ma chambre d'hôtel, si elle savait pourquoi j'étais là, elle aurait jamais pensé ça, et je sais pas si je lui aurais dit non, avec le sourire, cette fois. Enfin, il vaut mieux en rire.

C'est intéressant comme les choses sont tranchées à Pattaya, tu fais le bien ou le mal, il n'y a pas d'entre deux et même le fait de ne pas faire le mal, comme refuser les services d'un homme, ça interpelle et embarasse profondément les gens qui le font. Je sais que certains hommes étaient souvent gênés ou embarassés en ma présence, car, bien que j'aie l'air thaie, ils voyaient clairement que je n'étais pas une prostituée et je ne louais pas les services d'un homme, ça les renvoyait un peu à eux-mêmes. Je ne jugerai pas ces hommes, j'ai vu des hommes tout ce qu'il y a plus de normal, mais j'ai vu aussi beaucoup de brisement, de solitude et de tristesse, il y a vraiment des choses à faire pour les hommes aussi là-bas. J'ai vu beaucoup de peine derrière les apparences dans les regards. Ça m'a aussi fait mal au coeur.

Prochaine étape: Poipet et Bangkok pour en savoir mieux. Il semblerait qu'il y ait une réelle volonté de stopper le trafic humain, en tout cas, j'entends parler de plusieurs organisations qui veulent endiguer le trafic humain, je voudrais les rencontrer.

Je reviens du slum, bidonville en francais, nous y avons ete ce matin avec deux autres staffs filles du Bridge of Hope ou Pont de l'Espoir. Ce slum s'appelle Bontiyey Sloek. C'est une petite aire, mais quand on y entre, on a l'impression que c'est un endroit abandonne de tous au milieu des dechets. Imginez un endroit avec des detritus pleins les allees, les alentours et des petites cabanes en bois construites dessus de la taille de 3 metres sur 2, des enfants nus, couverts de boue et qui marchent pieds nus dedans, et avec cela, un profond laisser-aller a faire palir n'importe quelle maitresse de maison, cela va meme au-dela de tout ca. Ca donne envie de tourner le dos et d'etre partout ailleurs, mais pas la.

Mais voila ce que demande l'amour, de faire des choses qu'on aurait pas envie de faire comme ca et d'aller dans des endroits ou personne ne voudrait aller. Et c'est bien ce que ces gens demandent qu'on s'occupe un peu d'eux. Je me demande comment ils en sont arrives la et vivre au milieu des detritus comme ca, il faut avoir une faible estime de soi pour vivre dans ces conditions la. Je me pose vraiment la question pourquoi, et comment on en arrive la? C'est une question que je pose au Seigneur et aussi que faire.

Ce matin, en debut de mois, nous avons apporte le soutien financier aux familles pour que les enfants aillent a l'ecole et ne soient pas des chiffonniers, je trove que c'est vraiment l'evangile, qu'apporter la restauration. Nous prions aussi pour les malades et esperons que Dieu manifeste Sa gloire et Sa bonte envers ces gens. Les femmes nous racontent leurs soucis, leurs difficultes a joindre les deux bouts, je crois qu'une petite fille m'a dit que la veille, sa mere a bu, puis s'est mise a pleurer, elle devait etre en colere ou desesperee a cause d'un souci. Beaucoup de femmes boivent aussi pour oublier les problemes. Les hommes boivent souvent dans les slums, puis frappent femmes et enfants. Du coup, les petits garcons font de meme. Ce matin, j'ai vu un garcon taper une fille plus petite que lui, juste pour le plaisir de la taper et il l'a fait avec une autre petite fille. Si jeune, il avait peut-etre 10 ans et deja ce genre de fonctionnements dans sa vie, car c'est tout ce qu'il a vu. Et cela est tres courant, parmi les garcons, dans les slums. Les hommes de cette nation ont besoin de restauration, car ces petits garcons seront les hommes de demain. J'ai juste raconte quelques histoires de la Bible, avec une Bible pour enfants ramenee de France. Ils etaient tres contents d'entendre ces histoires.

Il y a aussi de belles histoires dans les slums, ces enfants qui ne font plus les poubelles et l'autre jour, dans un autre slum, j'ai vu un homme serrer fort contre lui son bebe et en prendre soin. En France, ce serait touchant mais banal, ici, c' est de l'ordre de l'exception qu'un homme prenne soin a ce point de son bebe, ca m'a touchee et ca meritait une belle photo. C'etait vraiment un profond encouragement, je trouvais que c'etait comme une fleur au milieu du desert.

Hier soir, nous avons eu une sortie d'evangelisation dans un autre slum de la ville, on a fait la lecon juste a cote des poubelles, c'etait sale un peu partout de toutes manieres. Heureusement ou pas, il faisait tres noir, donc on voyait pas bien, mais c'etait chouette, ils etaient ravis qu'on soit la et avaient tres envie d'entendre les histoires de la Bible. Nous avons chante ensemble, prie, joue, fait la lecon. Des chants d'enfants au milieu d'un quartier pauvre ou meme ailleurs, c'est comme un son pur qui s'eleve dans le ciel, j'ai trouve ca tres beau. Puis nous sommes rentres. Par contre, je crois que j'ai attrape des poux, mais c'est pas grave, meme si un enfant a des poux, ca empeche pas de les prendre dans nos bras. J'ai fait une lecon sur l'amour de Dieu, qu'Il aimait les grands, les petits, les riches, les pauvres, les gentils et les moins gentils, les intelligents, les moins intelligents, donc c'est bien de l'incarner et de ne pas se laisser arreter par la salete. Ca m'a fait plaisir de sortir ce soir-la, souvent je reste derriere pour faire prier pour les equipes, c'est aussi important, mais mon coeur est plus pour sortir dans la rue.

Voila pour ce matin, je reve de donner une douche a chaque enfant, de lui donner des vetements propres et de refaire le sol dans ce bidonville, mettre du ciment pour qu'il y ait moins de boue, que ce soit moins sale et qu'on ait plus cette impression de laisser aller et d'abandon total, qu'il y ait un plus d'hygiene quoi.

Celui qui voudra sauver sa vie la perdra et celui qui la perdra à cause de moi la retrouvera. 

La Bible

Ne laissez pas tomber ce que Dieu vous a dit de faire aussi petit que cela soit. James Fraser missionnaire en Chine au début du 20° siècle.

Personne ne vit pour lui-même.

La Bible

Chers amis,

       voila bientot trois semaines que je suis revenue au Cambodge, j'ai deja le sentiment que cela fait une eternite ou alors je me sens vraiment dans mon element, j'ai retrouve mes marques par rapport au quotidien tres rapidement. C'est la saison chaude ou autrement dit la saison des mariages, il ne se passe pas un jour sans qu'il y ait un mariage, c'est  interessant et beau a voir.

J'ai remis doucement le pied a l'etrier dans le ministere. J'ai decide, comme prevu de me mettre a mi-temps avec le Bridge of Hope (Le Pont de l'Espoir), une ONG qui s'occupe de sortir les enfants de la rue ou de leurs conditions de chiffonniers, autrement dits collecteurs de dechets, en les parrainant pour qu'ils puissent aller a l'ecole et pas passer leurs journees sous le soleil au milieu des detritus, qui fait aussi du moci-credit et du soutien a la creation d'activites, pour que les gens puissent trouver leur autonomie avec un travail et une activite qui puisse les faire vivre. Le matin, nous allons dans les bidonvilles visiter les familles, faire de l'evangelisation et du suivi, nous prions souvent pour les malades. Et le Seigneur repond, merci Seigneur. Nous verifions aussi que les enfants parraines vont bien a l'ecole.

Certains ont quitte la rue et les dechets depuis plus de trois ans et quand je les ai visites pour la premiere fois, j'ai lu dans les yeux des enfants une reconnaissance profonde, meme apres des annees. Le samedi, une fois par mois, Tim (le responsable de l'ONG) les emmene a l'eglise pour un programme pour jeunes, c'est la sortie du mois, je les ai accompagnes et pense le faire autant que possible, on s'est beaucoup amuses, ca me permet d'apprendre a mieux les connaitre et investir d'une certaine maniere dans leurs vies. Beaucoup de ces adolescents se cherchent a plusieurs niveaux, dans leur identite, leur foi, leur futur, autant les filles que les garcons. Je sens qu'ils ont besoin de reperes et de gens a qui s'identifier, alors c'est bien de passer du temps avec eux.

L'autre partie de mon engagement va consister, consiste deja, a aider une amie allemamde qui a ouvert une maison pour recueillir des enfants des rues, qui n'ont plus personne pour s'occuper d'eux et qui ont vecu dans la rue. Cela fait un an et demi qu'elle prie pour que Dieu lui envoie quelqu'un pour la remplacer pendant qu'elle sera en Allemagne car elle doit y emmener son fils adoptif afin qu'il aille a l'ecole. Elle m'a demande et j'ai accepte parce que c'est une tres bonne amie a moi et que je crois enormement dans son ministere. Elle fait un travail fantastisque. Je vais la remplacer pendant son absence, en tant que directrice. Cela veut une disponibilite complete 24/24-7/7, la nuit comme le jour, intervenir en cas de probleme, encadrement du staff et puis assurer tout une partie formation des enfants, anglais, etudes bibliques et conseils. C'est une grosse responsabilite a mon gout, mais si Dieu permet que ce soit moi, c'est que ca doit etre possible par Sa grace. C'est pour cela que je commence a m'y investir des maintenant, afin de bien connaitre les enfants, le staff et ainsi etre en mesure de prendre les bonnes decisions en cas de difficulte. Ce sont des jeunes qui ont vecu dans la rue et dont les parents soit sont morts, soit n'en veulent pas, ce qui cree beaucoup de fragilite et de traumatismes dans leur identite, ils sont comme des plantes tres jolies, mais bien ecrasees et deformees par la vie, c'est un long travail que la reconstruction de leurs personnalites, mais passionnants. La semaine derniere, quatre se sont faits baptises, beaucoup parlent en langue et prient avec feu. Je les aime beaucoup. Certains enfants on ete battus par leurs parents, c'est pourquoi ils ont du quitter le domicile familial, d'autres ont subi des violences dans la rue, (ce sont tous des garcons) ou tout simplement traverse l'enfer, se sont retrouves en Thailande. Certains des comportements et des reflexions vus me montrent qu'ils ont ete vraiment maltraites. Ils ont besoin de beaucoup d'attention et d'amour.

Je prends deux heures de cours de langue par jour, en plus de ce programme, j'etudie la Bible, et le vocabulaire quotidien.

Sinon, le Seigneur est bon avec moi, beaucoup de personnes m'ont dit a plusieurs reprises que j'etais une reponse a des prieres et que j'arrivais pile au bon moment, c'est tres encourageant.

Pour terminer, voila mes coordonnees a Phnom Penh :

Bao TAN

PO BOX 2596

Phnom Penh

CAMBODIA

+855(0)17 29 37 34

Toutes ces choses representent un peu des defis pour moi, l'encadrement d'une maison de jeunes venant de la rue avec tous leurs besoins affectifs, les jeunes, la langue, merci de prier pour beaucoup de sagesse, du discernement et de l'energie pour faire tout ce que je dois faire,

benedictions, unis pour l'avancement de Son Royaume,

Bao.

Voila bientot plus de deux semaines que je suis au Cambodge, j'ai l'impression que cela fait une eternite comme si je n'etais jamais partie, mais je sais que j'ai vecu d'autres choses entre temps.

Le Cambodge est bien le pays des contrastes, les landcruisers se cotoient dans la rue avec les touc-toucs ainsi que les chiffonniers qui collectent les dechets pour les revendre, dans la meme rue, on peut avoir un mariage et un enterrement en meme temps, l'aspect exterieur se ressemble beaucoup, sauf que l'un annonce ou promet en tout cas beaucoup de vie et de bonheur et l'autre la mort. Beaute et effroi se cotoient en permanence et ce, de maniere extreme.

En ce moment, c'est la saison seche, il ne pleut jamais, meme si nous entrons dans la saison chaude ou il pleut la nuit ou le matin, mais apres, il fait tres chaud. Alors, c'est aussi la saison des mariages car on n'est surs de ne pas etre surpris par uen grosse averse, il ne se passe un jour sans qu'il y ait des mariages, j'en vois trois, quatre, parfois cinq par jour quand je circule dans la ville, c'est marrant.

Je m'investis au bridge, une ONG qui sort les enfants des rues, le matin, nous allons dans les differents bidonvilles de la ville, l'apres-midi, j'ai mes cours et en fin de journee, je vais au Night Shelter, une maison qu'a ouverte une amie allemande, je vais l'aider un peu plus tard, j'apprends a connaitre les garcons la-bas.

La vie est devenue tres chere, tellement chere, que le Gouvernement a decide de vendre du riz lui-meme a des prix raisonnables afin que la population y ait acces, sinon, c'etait de la folie, le riz est la base de l'alimentation ici.

Les slums font de la peine a voir, mais je veux continuer de croire et je crois que c'est le cas que c'est possible que les choses changent. En tout cas, il faut travailler dans ce sens.

Voici donc quelques jours que je suis arrivee, desolee pour les accents, le clavier est anglais. Dans la voiture en revenant de l'aeroport, un ami m'a dit que c'est comme si j'avais quitte il y a une semaine, moi j'avais plutot la sensation que cela faisait des annees que j'avais quitte Phnom Penh, mais des que j'ai refait mes premiers tours dans la ville, rien n'avait change, je me souviens parfaitememt des lieux, des rues, certaines ont change certes, mais c'est meme parfois moi qui indique le chemin au mototaxi. Tout est reste intact, avec quand meme beaucoup de constructions en plus.

La vie a aussi bien augmente, je le vois au priz, qui prend des proportions que je n'aurais jamais imaginees, aux fruits, legumes, au gaz, beaucoup des prix ont quasiment double, je me demande comment la population fait pour suivre, je pense que les gens mangent moins.

Pour l'instant, les choses se passent tres bien, j'ai ouvert une boite aux lettres, on va me donner une carte telephonique, je ne peux en ouvrir en tant qu'etrangere avec un passeport francais et je pense rester chez des amis en conges pendant un mois, apres, je verrai, je pense soit habiter avec quelqu'un, soit dans une famille cambodgienne, ce qui veut dire beaucoup moins d'autonomie et de liberte mais de tres grandes chances de parfaire mon khmer. Je prie pour trouver le bon prof de khmer. Je suis retournee au marche russe pres duquel j'ai habite pendant un an, je suis contente de voir que les gens se rappellent de moi, meme apres deux, j'ai change, grossi (dans le bon sens) pour certains, maigri pour d'autres et le truc trop mignon pour dire cela, c'est que j'ai plus de viande, qui est le mot que chair pour nous dans ce cas, c'est trop marrant, faut pas se vexer, car c'est un compliment ! Je suis contente, en realite, je suis connue comme le loup blanc, la-bas, chose dont je ne me rendais pas compte quand je suis partie. L'un de mes principes quand je fais face a des besoins de gens a l'etranger, car j'avoue qu'en France, je me positionne de maniere moins engagee, c'est de donner, si j'ai de l'argent sur moi et tout ce que je peux. Je le fais systematiquement, avec une cible autour des enfants et des femmes seules avec des enfants. Car je pense que c'est l'evangile, si tu vois quelqu'un qui a faim, donne-lui a manger et si tu vois une personne qui n'a pas de chemise et que tu en as deux, donnes-en une. C'est l'evangile, tout simplement, je crois. C'est bien, ca les fait manger et ca leur fait plaisir, et c'est une maniere d'incarner l'amour de Dieu, je reviendrai sur ces questions de donner plus tard, j'ai encore besoin de chercher Dieu sur cette question au-dela d'incarner l'evangile, je voudrais aussi l'annoncer, qu'ils sachent pourquoi je le fais, c'est une question profonde et complexe, car a terme, je ne pense pas toutefois que ce soit la solution, loin de la, je prie que Dieu me montre et me donne de la sagesse sur cette question-la.